Regards croisés

Pour faire le bilan de l’année 2013, on a posé les 8 mêmes questions à chacun d’entre nous et les réponses se rejoignent toutes en dessinant un tableau plutôt complet de l’aventure Troupe en bois…

 

Mon plus beau moment dans la troupe cette année …

Ariane (mise en scène) : après avoir joué, quand j’ai compris que nous étions embarqués dans une histoire qui pourrait nous emmener très loin.

Clément (Sébastien) : Je me rappelle de moments de grâce, de rires du public qui nous porte, nous entraîne et qui (…) représente tout notre espoir et notre raison d’être à cet instant précis.

Clément (Hugo) : C’est facile, je n’étais jamais monté sur scène avant la première représentation. C’est là où j’ai le plus senti qu’on était tous ensemble, comédiens et staffs. J’en suis resté imprégné pendant des jours.

Laure (Éléonore) : Je crois que les festivals sont vraiment des expériences inoubliables où l’on se fait des souvenirs à vie. (…) Pour moi il n’y a pas de plus beau moment, ils sont tous précieux à leur manière.

Ugo (Ugo) : L’embarquement dans la si jolie calèche non loin de Toulouse

 

La fois où on a tellement ri qu’on s’est fait une séance d’abdos …

Clément (Sébastien) : Quand Clément B nous a raconté pour la première fois son travail chez Biocop. Extrêmement planant.

Ariane (mise en scène) : Il y en a eu beaucoup, mais la première qui me vient en tête c’est le jour où Clément B nous a raconté son premier jour de travail à Bio C Bon. Tout simplement.

Laure (Éléonore) : Je pense que la fois où Clément B nous a raconté son 1er jour chez C’est Bio c’est bon m’a tué. Parler aux tomates, les mettre en rayons, s’attaquer aux pamplemousses. C’était assez magique.

Sidonie (Agathe) : La première rencontre avec toute l’équipe, le soir de la première lecture. (…) J’avais apporté deux galettes des rois congelées que j’ai voulu mettre au four, et je n’avais pas vu que les plaques étaient des grilles ! Bien entendu la pâte est passée au travers se répandant dans le fond du four d’Ariane … Quelle honte mais quel fou rire !

Thalassa (costume et décor) : Lors d’un jeu de mimes où il fallait faire deviner des titres de films, les pires horreurs ont été dîtes : « Trois hommes et un dauphin », « Le grand bleu et une chaussure » …

Juliette (mise en scène et photographie) : chaque fois que Laure fait une imitation et qu’elle part en vrille ! Cette fille est un véritable anti-dépresseur, elle devrait être remboursée par la Sécu.

 

La fois où on a cru qu’on n’allait pas y arriver … 

Laure (Éléonore) : Je dirai notre premier filage public (…) Le canapé n’était pas un vrai canapé et s’écroulait à chaque fois qu’on voulait s’appuyer dessus (…) Yoni s’est évanoui en faisant le bruit d’un mort qui tombe à terre dans les coulisses en plein milieu d’une scène où il devait jouer… Là oui, je me suis dit qu’on était vraiment une troupe en bois, que rien n’allait et qu’on n’allait jamais y arriver.

Clément (Hugo) : Le premier filage devant quelques professionnels. Le canapé qui ne tenait pas, les erreurs de texte à un mois de la première et surtout la fameuse chute de la mort de Yoni.

Juliette (mise en scène et photographie) : La première fois où l’on a fait de la danse / expression primitive, et où les gestes, le rythme et la coordination, des choses qui avaient l’air simple du côté de nos psychomotriciennes sont devenus très, très compliqués une fois testés par nos comédiens.

Eva (Ophélie) : A un mois de la première, alors que nous avions encore beaucoup de scènes à travailler (expression primitive, scènes fantômes, scènes avec les chandeliers, etc…), Ariane nous annonce que quatre répétitions seulement sont prévues ! « Si peu de répétitions! ». Présenter la pièce dans 31 jours me semblait alors impossible, et j’ai vraiment cru que cette première allait être annulée tant nous étions en retard sur le travail …

 

Le moment où j’ai réalisé que cette troupe c’était bien plus qu’une troupe … 

Thalassa (costumes et décor) : Lorsque les répétitions se sont espacées et que je me suis rendu compte que la troupe me manquait et que je comptais les jours avant que l’on se revoit tous.

Ariane (mise en scène) : Quand on se revoit sans occasion théâtrale particulière et qu’on fait du pôle dance sur un halogène.

Sidonie (Agathe) : On ne partage pas que les moments de répétitions ou de représentations, on essaie vraiment de se soutenir les uns les autres en dehors, de créer une véritable complicité entre nous. Et c’est ce qui fait toute la différence sur scène !

Juliette (mise en scène et photographie) : Le jour où j’ai eu besoin d’un hébergement temporaire et qu’il y avait plus de canapés ou lits à partager prêts à m’accueillir que de nuits à passer…

Ugo (Ugo) : quand on demande à la troupe si une âme charitable aurait par hasard un pistolet à silicone !

 

La fois où je me suis endormi le sourire aux lèvres et des paillettes dans les yeux … 

Laure (Éléonore) : Après la toute première au théâtre du Passage vers les étoiles. Comme toute première qui se respecte, elle était magique.

Sidonie (Agathe) : 
Le soir de notre première au Passage vers les Etoiles ! Quelle soirée magique en tous points!

Eva (Ophélie) : le soir de la première ! J’étais tellement heureuse !

Juliette (mise en scène et photographie) : Le soir après le filage public, et la merveilleuse soirée qui a suivi, quand on a eu les premiers retours – ultra-positifs, qu’il nous restait à peine 2 semaines avant la première et qu’il y avait 612 000 petits trucs à caler encore, mais que je savais qu’on allait y arriver.

Clément (Hugo) : Le soir où Denis Westhoff est venu nous voir jouer. Trop content et pleins de nouvelles perspectives en vue. Je me suis rendu compte qu’on pouvait peut être aller plus loin qu’on ne l’avait imaginé.

Thalassa (costume et décor) : Après la 1e représentation où le public a été enthousiaste et parfois survolté, ç’a été une vraie récompense, un condensé d’émotions fortes en 1h45 de représentation.

Ugo (Ugo) : après avoir joué un dimanche matin au fin fond du sud de la France devant plus d’une centaine de personnes en festival.

 

 Le moment où j’ai appris quelque chose sur moi …

Eva (Ophélie) : à chaque répétition on se découvre un peu plus. Au fil des répétitions, j’en apprenais un peu plus sur moi, sur ma façon de travailler, d’aborder un texte, un personnage. (…) Dans cette troupe, ce qui compte avant tout, c’est le plaisir du jeu. Au fil des répétitions, j’ai réalisé que prendre du plaisir à jouer s’éclater sur scène était bien plus passionnant que la « performance ». D’autant plus que la justesse du jeu est indissociable du plaisir éprouvé à jouer…

Juliette (mise en scène et photographe) : La patience, toute l’année, vis-à-vis de toutes les contraintes d’organisation et de gestion.

Ariane (mise en scène) : Quand j’ai dû affronter les conflits de face. C’est souvent à moi de mettre le doigt là où ça fait mal et de régler les problèmes de façon directe, ce que j’ai du mal à faire en général. J’ai du faire face à ma peur de ne plus être aimée.

Anne-lise (communication et diffusion) : On en apprend tous les jours sur soi avec la troupe ! Se surpasser pour un groupe où chacun est considéré comme un élément moteur c’est fédérateur et vivifiant.

 

Le truc le plus fou qu’on a fait pour cette pièce … 

Eva (Ophélie) : rouler de nuit pour aller rejoindre la maison de Sidonie en campagne, dans une veille voiture un peu pourrie avec Laure au volant nous annonçant qu’elle a passé 5 fois le permis ! Aie, aie, aie !

Clément (Hugo) : D’arrêter le traitement antipsychotique d’Ariane. Cette personne est folle.

François (Gunther) : Confier la réalisation de deux teasers aussi beaux qu’efficaces à un jeune comédien submergé par les activités qui s’évanouit comme un parpaing lors de notre premier filage.

Sidonie (Agathe) : Mettre des macarons façon princesse Leïla à Agathe ! Ou bien l’urne funéraire de la grand-mère ? J’hésite ! En tout cas, deux choix réussis !

Ariane (mise en scène) : On a risqué notre vie environ 5 fois, dont trois pour Yoni.

Juliette (mise en scène et photographie) : La pièce. La pièce elle-même est complètement folle, du début à la fin !

Anne-lise (communication et diffusion) : Descendre un canapé richelieu dans un escalier en colimaçon, passer une soirée au chandelier dans une cave, l’adrénaline exaltant de chaque première.

Ugo (Ugo) : enlever des vers du tapis… quelques heures avant la première la Jonquière.

 

La fois où j’ai été fier(e) au point d’entendre mon cœur battre… 

Juliette (mise en scène et photographie) : Les premières secondes de la première représentation quand on se dit que ça y est, que la musique démarre, que la lumière s’allume, et que tout notre travail se révèle enfin, sous nos yeux…

Anne-lise (communication et diffusion) : Quand je vois le visage du public s’illuminer pendant les représentations, On se dit alors que le jeu en vaut la chandelle, pardon le chandelier !

Sidonie (Agathe) : Chaque soir où nous avons joué, quand le noir final se fait et que j’entends les applaudissements qui récompensent le travail de toute la Troupe.

Clément (Sébastien) : Mon cœur battait plus vite tout les soirs avant de me lancer sur scène, ça c’est vrai. Et alors, on s’assoit face au miroir, on se regarde bien droit dans les yeux et on se calme.

Clément (Hugo) : Quand des proches viennent me voir à la fin de chaque représentation et ne s’arrêtent pas de complimenter la pièce, les comédiens, les costumes, les décors, l’ambiance, la joie qu’on leur a provoqué pendant 1h40.

Ariane (mise en scène) : Quand j’ai senti le public être tellement réactif à tout ce que les comédiens leur donnaient.

Eva (Ophélie) : Le regard de ma mère après la représentation du 29 juin. Elle m’a félicité pour ma prestation et je voyais des étoiles dans ses yeux. Voir sa fille jouer au théâtre et s’éclater sur scène, c’est le plus beau cadeau pour une mère. Ce soir là, je peux dire que j’étais fière de moi !

François (Gunther) : Je suis fier et heureux de cette troupe, et j’ai dû me montrer un tantinet sentimental à l’issue de la représentation du 29 juin (la dernière avant les prochaines).

Thalassa (costume et décor) : A notre deuxième représentation, lors du moment de la danse, quand le public s’est mis à taper dans ses mains sur le rythme de la musique.