Interview : Clément – comédien

Qu’avez vous dans votre sac et dont vous vous ne vous séparez jamais ?

Je n’ai pas de sac. J’en avais un, un Hermès, mais je l’ai vendu pour acheter une boîte de raviolis et une bouteille de Ruinart quand nous sommes arrivés à Paris, Éléonore et moi, il y a 7 ans.

Nous étions drôles à voir. Pas un sous en poche mais quelle élégance ! Quel style !

On a vite trouvé un mécène qui nous a logé place des Vosges, l’ancien appartement de Victor Hugo. Cosy. De jolis meubles mais une tapisserie à motifs cramoisis à faire se retourner un Falsen dans sa tombe ou à faire vomir cette pauvre Agathe. Éléonore a adoré. Elle disait que ça lui faisait penser au tableau de Bouguereau qui représente Virgile et Dante aux enfers.

Evidemment deux beaux hommes nus qui se dévorent, ça lui a plu. Le vieux Cliquot a même fini par lui acheter le tableau. Il a payé une somme folle à un courtier de Sotheby’s qui l’a racheté à un vieux collectionneur anglais à moustache.

(Il faut toujours se méfier des vieillards à moustaches, ça cache un secret peu clair, probablement peu propre. C’est comme si moi j’avais une barbe. Non, mais vous imaginez ? Moi avec une barbe ? Ce serait odieux. )

Donc non, je n’ai pas de sac.

Qu’avez vous, alors, dans votre poche ?

Intéressant ça. Très. C’est la question que pose Bilbo à Gollum dans Le Hobbit. Vous connaissez Tolkien ? C’est très bien Tolkien. Parfait à lire l’hiver dans un château au coin du feu.
Il y a ce passage merveilleux : « Et Aragorn approcha de Frodo son visage empourpré par le désir … »
Le passage qui suit dans la caverne est très tendre, très doux. Quelque chose de lancinant, de beau. Bref un bon roman. Mais c’est devenu ennuyeux la lecture à force. Heureusement, il y a l’alcool et les brunes – je parle des cigarettes.