Critique en bois #1 – « Après tout, si ça marche… » de Daniel Benoin

La semaine dernière, nous nous sommes rendus au Théâtre Marigny pour assister à une des toutes premières représentations de
« Après tout, si ça marche… » de Daniel Benoin. La Troupe en Bois s’est déplacée en masse pour cette soirée : Thalassa, Ugo, Juliette, Jérémie, Sylvain, Romain, Laure, Clément et Thibaut !

Adaptée du scénario du film de Woody Allen « Whatever works », sorti initialement sur les écrans en 2009, cette pièce offre le rôle principal à Michel Boujenah. A ses côtés, évoluent d’autres têtes d’affiches comme Cristiana Reali et Nora Arnezeder.

L’intrigue repose sur l’improbable rencontre entre Maurice (Michel Boujenah) et Mélodie (Nora Arnezeder).
Lui : génie de physique qui a tout raté, de son mariage à son suicide.
Elle : jeune fugueuse, affamée et perdue dans Paris.
Tout les sépare – leur immense différence d’âge n’arrangeant rien – et pourtant ils vont s’attacher l’un à l’autre. L’arrivée de la mère de Mélodie (Cristiana Reali) vient obscurcir ce tableau d’apparence idyllique…

La représentation terminée, et après avoir croisé un Patrice Laffont au top de sa forme (« Félindra, tête de tigre »), nous nous sommes attablés pour échanger nos points de vue et finir la soirée en beauté. Voici ce que nous avons retenu de « Après tout, si ça marche… » :

Le public découvre une intrigue complexe et déséquilibrée : si le début est original, comme souvent, la deuxième partie s’étiole peu à peu en laissant la place aux seconds rôles qui font traîner la pièce en longueur.
Le spectateur profite des ressources d’un théâtre comme Marigny pour faire des changements de plateaux mécaniques visuellement impressionnants. La mise en scène est peut-être un peu trop ambitieuse et apporte certaines lourdeurs à la pièce. Les avis dans la troupe ont été partagés sur ce point. Cependant, il est indéniable que les comédiens souffrent de l’utilisation complexe du plateau.

Autre point discutable : la projection de lieux parisiens célèbres. Les protagonistes évoluent à tour de rôle à Montmartre, sur les bords de Seine ou le long des Grands Boulevards.
Certains d’entre nous ont choisi de ne pas se souvenir du jeu de certains seconds rôles, mais plutôt de la qualité de l’adaptation, du rythme, et surtout de Boujenah, qui a fait du Allen sans faire du Boujenah, et du Boujenah sans faire du Allen (si vous nous suivez). Certes, l’homme crie beaucoup et son texte est très bavard, mais finalement, on s’attache à lui.
« Après tout, si ça marche… », cela pourrait être en définitive le résumé de cette critique. Un bon Michel Boujenah, quelques longueurs, des seconds rôles pas toujours très à propos mais quelques très bonnes répliques qui font de la pièce un moment agréable dans un cadre magnifique. Certains sont restés sur leur faim avec cette impression d’avoir assisté à une répétition plus qu’à une représentation, mais dans l’ensemble nous avons aimé.

Vous pouvez vous faire votre avis jusqu’au 23 juin 2012 au Théâtre Marigny.